A la demande d’artistes adeptes du spray, la municipalité a installé un mur d’expression au skate park. Une liberté d’un côté, l’espoir d’avoir moins de tags de l’autre

Parce qu’ils n’avaient plus envie de se cacher. D’attendre la nuit tombée pour taguer les murs de la cité. Toujours prêts à détaler à chaque bruit suspect. Parce qu’ils avaient envie de peindre aussi dans la journée. Sans être vu comme des voyous.

Alors ils ont décidé de pousser les portes de la municipalité pour exprimer leur souhait.

“Evidemment qu’une partie du plaisir des tagueurs est d’aller dans un terrain vague et d’avoir la peur de se faire arrêter, explique Hers, de son nom d’artiste. Avant de poursuivre: “J’ai longtemps eu cette peur, mais aujourd’hui, je préfère me poser avec mes amis sans m’inquiéter de savoir qui peut nous surprendre.”

Assagi, Hers? “Le mieux c’est quand même de peindre en toute tranquillité sans avoir de problème.” Profiter de sa passion quand il en a envie, pouvoir aussi la partager sans être toujours pointé du doigt ou par le vaisseau d’une lampe torche d’un agent. Alors, cet artiste de rue a demandé un mur d’expression.

Un espace pour lui et ses potes.

“J’ai monté un dossier avec notamment un article du journal sur la municipalité de Saint-Paul qui avait posé huit murs d’expression”, précise le jeune homme qui s’est montré convaincant.

Puisque, quatre mois après sa démarche, les services de la Ville ont installé un mur de près de dix mètres de largeur sur 1,5 mètre de hauteur au skate park.

“En quatre mois, c’est rare…”, sourit Hers, reconnaissant. Et assez content: “C’est une de mes plus grandes fiertés. Jamais je n’aurais pensé l’obtenir.”

“C’est de l’art de rue et, aujourd’hui, un moyen pour ces artistes de s’exprimer”, a compris le premier adjoint, Eric Pauget. Qui a accepté leur requête en espérant, aussi, voir les autres murs de la cité se faire moins taguer. Et réduire ainsi le travail de la brigade anti-tag de la collectivité.

“VOIR L’ÉVOLUTION…”

Un nouvel espace de création qui pourra aussi servir aux centres de loisirs. Comme ce jour-là où les trois graffeurs se sont mués en professeurs d’arts plastiques. Un échange ludique qui qui pourrait, à force, faire naître des vocations. Ou plutôt une future passion.

“Pour nous, c’est un moyen de faire passer nos sentiments en peinture, explique Hers en colorant le mur brut. Pendant un an, on va rester comme ça et voir comment les artistes évoluent. Puis on verra si on peut l’agrandir ou encore y organiser des concours…”

Et ainsi faire exister le graffiti dans la cité des Remparts. Cette technique reconnue que l’on aime vendre mais que l’on a souvent du mal à autoriser.

L’art du paradoxe, dîtes-vous ?

PAR VINCENT BELLANGER (VBELLANGER@NICEMATIN.FR)

TU ES UN AMATEUR D’ART URBAIN ?

TOI AUSSI TU VEUX PEINDRE EN TOUTE TRANQUILLITÉ SANS AVOIR DE POURSUITES JUDICIAIRES ET DES PROBLÈMES AVEC LES FORCES DE L’ORDRE.


JE T’INVITE À TE RENDRE AU SKATE PARK D’ANTIBES, OÙ UN MUR D’EXPRESSION A ÉTÉ MIS EN PLACE POUR RAVIR TOUS LES ARTISTES URBAINS.


CE MUR EST LÀ POUR SATISFAIRE TOUS LES ARTISTES, ET PAS UNIQUEMENT QUE LES GRAFFEURS.


UNE DÉMARCHE FAVORABLE FAITE À MA DEMANDE AU SEIN DE LA MAIRIE D’ANTIBES JUAN LES PINS, POUR AVOIR UN ESPACE DÉDIÉ EXCLUSIVEMENT À LA CULTURE URBAINE, C’EST POUR CELA QUE CE MUR A ÉTÉ PLACÉ AU SKATE PARK DU FORT CARRÉ À ANTIBES POUR GARDER CE CÔTÉ URBAIN ET JEUNESSE À CET ENDROIT MÊME.

LES CAMÉRAS DE LA VILLE D’ANTIBES JUAN LES PINS ET FRANCE 3 CÔTE D’AZUR SONT VENUES NOUS RENDRE VISITE, AINSI QU’UN JOURNALISTE DE NICE MATIN POUR IMMORTALISER CE MOMENT LE JOUR DE L’INAUGURATION DU MUR.

TOUTES PERSONNES VOULANT S’EXERCER AU GRAFFITI EST LIBRE DE VENIR SUR CE MUR QUI EST OUVERT AUX HORAIRES D’OUVERTURE DU SKATE PARK.

BONNE PEINTURE À TOUS.